Zero Waste France engage une action judiciaire majeure contre Adidas et New Balance, dénonçant leurs campagnes marketing comme trompeuses et fallacieuses. Accusant de greenwashing, l’association met en lumière des pratiques qui, sous couvert d’éco-responsabilité, occultent l’impact réel sur l’environnement des produits présentés comme « écologiques ». Ces révélations prennent place alors que l’urgence climatique incite consommateurs et régulateurs à une vigilance accrue envers la transparence des labels verts.
Adidas et New Balance : des promesses vertes questionnées par Zero Waste France
Les slogans d’Adidas, tels que « Made to be remade » et « End plastic waste », vendent une image responsable via leurs baskets « FutureCraft Footprint ». Pourtant, l’analyse approfondie montre que l’utilisation de polyester recyclé, loin d’être une solution miracle, reste associée à un recyclage limité et un impact environnemental non négligeable. New Balance, avec sa « norme green leaf », déclare que ses produits comportent au moins 50 % de matériaux issus de sources écologiques. Cette assertion concerne notamment une large gamme de 351 articles sur leur plateforme, mais inclut des cas où la proportion de matière recyclée est minime, comme les semelles à 5 % ou encore l’absence d’informations sur la fin de vie des produits.

Greenwashing ou réalité ? L’impact environnemental caché des matériaux recyclés
Si l’argument de la présence de matériaux recyclés séduit, la réalité écologique reste ambiguë. Le processus de recyclage est énergivore, dépend souvent encore de matière vierge et atteint ses limites techniques rapidement. La notoriété du polyester recyclé masque sa pollution intrinsèque, entre consommation d’eau, émissions carbone et microplastiques générés durant l’usage. La majorité des baskets mélangent plastiques recyclés avec d’autres composés, rendant le recyclage en fin de vie quasiment impossible. Ainsi, ces politiques commerciales enjolivent l’impact, créant un décalage avec les attentes sincères des consommateurs en quête de durabilité.
Le cadre légal renforcé : une réponse face aux allégations environnementales abusives
Depuis la loi Climat et Résilience de 2021, il est interdit d’affirmer la neutralité carbone d’un produit sans démonstration rigoureuse des gaz à effet de serre évités et compensés. Applicable dès 2023, cette législation vise directement à contrer le greenwashing rampant dans l’industrie textile, notamment chez les géants Adidas, New Balance, mais aussi d’autres acteurs comme Nike, Patagonia, VEJA, Ecoalf, Stella McCartney, Decathlon ou Puma. La plainte formulée par Zero Waste France s’appuie sur des articles interdisant les pratiques commerciales trompeuses, soulignant un délit passible de peines significatives.
Fast fashion et enjeux environnementaux : un modèle à bout de souffle
L’industrie textile reste l’une des plus polluantes, contribuant à hauteur de 5 à 10 % à la pollution mondiale selon une étude de 2018. La fast fashion privilégie la surproduction et l’obsolescence rapide, nourrissant une consommation effrénée souvent maquillée par des stratégies marketing prétendument vertes. Zero Waste France souligne que la véritable urgence réside dans la réduction drastique de la production et la maximisation de la longévité des produits, un défi auquel Adidas, New Balance et leurs concurrents doivent répondre au-delà de simples artifices à base de recyclage.
Avec cette action en justice, Zero Waste France mobilise l’opinion et les acteurs sectoriels vers une prise de conscience essentielle afin d’embrasser un avenir où la consommation durable prime sur la commodité d’une image verte superficielle.
Pour suivre ces enjeux, découvrez plus en détail l’actualité sur Europe1, Reporterre, et L’Info Durable. Pour mieux comprendre comment bien distinguer les initiatives authentiques des faux engagements, une lecture recommandée est disponible sur Horaires Dechetterie.


















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